samedi 26 janvier 2013

Et ça donne quoi MILF au masculin? Fathers I love to fuck



Je hais cette exhibition permanente et caricaturée de la perfect MILF face à la cougar affamée. La mère exemplaire sexy ou la vieille pute lubrique, cette dualité originelle qu'on entretient dans l'imaginaire collectif, comme le signe d'un manque de nuance dans les fantasmes courants. La réalité est plurielle, si on dit "toutes des salopes sauf ma mère" on dit quoi au féminin? Tous des salauds même votre mari!?

Le FILF, pour Father I Love to Fuck, est une espèce en voie de développement et je milite pour sa protection.





Je suis célibataire, ni MILF ni cougar et je baise divinement au moins 2 fois par semaine avec l'un ou l'autre de vos maris. Draguer sur les sites de rencontres, conventionnels ou pure baise, me permet de rencontrer des hommes très différents. Le Father I Love to Fuck est de loin le profil d'hommes qui me séduit le plus. Au passage, je vous rappelle Mesdames Les Femmes Mariées potentiellement trompées, que ce sont eux qui viennent me chercher. J'ai déjà parlé de leurs recherches dans un précédent billet, je vais parler de mes motivations maintenant, c'est mon blog merde après tout.

Or donc, le meilleur plan FILF, c'est un quarantenaire marié devenu bel homme, sa réussite sociale est propre : mariage impeccable, époux responsable, papa complice. Et çà c'est tout bénéf : il ne viendra pas plomber l'ambiance avec son couple qui part en sucettes. C'est la routine trop bien huilée de cet équilibre lentement atteint qui s'est faite pesante, il a besoin d'un souffle d'imprévus, et pour moi c'est Broadway parce qu'avec lui ce sera les surprises  "on se retrouve chambre 23 dans 30 mn", les aventures coquasses "rejoins-moi dans la cabine du fond à 13h15" et beaucoup de légèreté : resto, bulles, bars et tournée des boîtes... et p'têt même clubs échangistes s'il s'est découvert partageur. Et je réduis à 2 fondamentaux les avantages très concrets de baiser avec un quarantenaire : il connaît ses limites, il ne va pas vous la faire à l'envers "oups excuse-moi c'est parti tout seul" et surtout, il a appris à pratiquer le cuni efficace : il sait que le ROI est garanti. Bon amant et complice fêtard, le FILF est source de bien-être.

Un bon FILF doit être cadre super sup, avocat, consultant dans la finance, ex-heureux gagnant de la première bulle informatique reconverti dans la restauration branchée ou les clubs de sport ultra-sélectifs, ou alors dans l'immobilier "tu comprends c'est comme à la bourse, c'est le premier million levé qui compte" (*)... Il faut en retenir qu'il est désormais plus disponible en journée même s'il a sué sang et larmes pour atteindre ce rythme de croisière plus confortable. Sa position hiérarchique le rend puissant et sûr de lui, ce qui dope sa confiance sexuelle : rah lovely... Maintenant il peut prendre le temps de s'accorder des breaks sans avoir de compte à rendre : avec lui les siestes crapuleuses à l'hôtel, vive le day room dans les palaces, ne se transforment pas en course à la jouissance contre la montre entre deux rdv. Avec un FILF on redécouvre les joies de l'école buissonnière.  

Qu'il soit tenté, qu'il tente ou qu'il ait tenté, qu'il récidive et qu'il assume... ou pas, sa relation extra-conjugale, je laisse toujours venir le FILF à moi : je ne suis pas une corruptrice... active. Je n'ai pas dit non plus que j'étais dans l'attente, bien au contraire, avec un FILF je suis disposée à tout sans rien attendre d'autre que des plaisirs intenses et suspendus. Les FILF cherchent majoritairement une "relation d'amitié-câline", plus ou moins suivie parce que c'est moins compliqué, ils veulent ré-exprimer leur personnalité bâillonnée par leur mariage, celle qu'ils ont mise en veille prolongée par obligation morale, celle de l'ado caché derrière l'homme adulte et responsable. Je suis belle dans leurs yeux brillants d'espoir revenu, le jeu de la séduction relance leur sex-appeal et booste naturellement mon taux de dopamine et leurs fantaisies avouées sont toujours bienvenues et jamais jugées. Un fuck friend FILF c'est le meilleur des anti-dépresseurs.   

Dans l'espèce en voie de développement, j'évite deux profils de FILF :

- Le YHILF, Young Husband I'd Liked to fuck, le jeune marié déboussolé, émasculé par autant de GirlPower machiste ambiant chez les jeunes femmes de sa génération. Shooté au porno hollywoodien dès la naissance, il a besoin d'une féminité assumée et mise-en-scène sans complexe, les femmes plus âgées maîtresses de leur image et de leur corps le fascinent. Le one-shot avec ce specimen est loin d'être désagréable mais son manque d'audace et d'initiatives me fatigue : si j'ai besoin d'un sextoy, je me sers dans le tiroir de ma table de chevet. La variante FILF Jeune Papa "primoparturiant" est pour moi intouchable, je suis pour la paix des ménages et refuse d'apporter plus d'instabilité à la fragilité d'un couple à ce moment-là de son histoire. J'ai peu de limites morales, mais elles ne sont pas négociables.

- Le FILF cinquantenaire, ouch, même si a priori j'ai plus d'affinités intellectuelles avec les hommes mûrs "mais pas trop", c'est une question de sympathy for the devil, je les évite poliment. Ils ont beau maîtriser l'art de la courtoisie, je suis old school alors j'apprécie énormément, ils sont majoritairement machistes. C'est structurellement générationnel : les femmes resteront toujours ces êtres faibles à protéger. Ils ne cherchent pas à tisser une relation basée aussi sur l'amitié, ils cherchent une maîtresse régulière, conforme à leurs critères physiques, pour la parquer dans leur garçonnière du 7° et/ou la sortir en clubs échangistes. Avec ces FILF, j'ai observé beaucoup de signes de possessivité, ou de bienveillance paternaliste, avant même que la relation ne se confirme. C'est très confortable de sortir avec un FILF cinquantenaire, des bijoux, de la lingerie, des repas dans des gastro, des conseils voire des coups de mains professionnelles etc mais leur côté mentor "je sais tout j'ai tout vu je connais la crème de l'élite, je vais t'accoucher au monde" m'ennuie vite : j'aime faire ma candide pour sublimer leur charisme mais ce manque de respect à mon intelligence finit par m'offenser. Mon pygmalion je le choisis.


Enfin, sachez qu'un FILF on doit le protéger, je n'envoie jamais de SMS aux heures délicates, comme le soir à partir de 20h50 après le laconique "j'arrive chez moi là, je te laisse, bonne soirée" ou pendant  les week-ends en famille... à quelques exceptions près et toujours si c'est lui qui prend l'initiative. Le FILF un peu pervers risquera le sms coquin pendant son crapuleux bain dominical, c'est plaisant de savoir qu'un homme pense à vous à ce moment-là. Le FILF débutant profitera de la énième redif des botoxées de Wiesteria Lane pour me kisser en douce, moi qui suis si naturellement souriante. Enfin, le FILF décidé à en démordre avec bobonne vous commentera en live son week-end désespérant de compromis familiaux, si seulement il pouvait me rejoindre pour échapper au tableau. De même, je respecte une bonne distance de sécurité, je ne le relance jamais sur ses confidences conjugales, je ne m'étale pas sur mes emmerdes avec mon ex, le contrat est clair :

avec un FILF on ne partage que le meilleur
le pire, c'est à Madame de gérer.


Lévitation garantie au Seven Hôtel, Paris






 (*) je sais, ça fait très "Un trader ne meurt jamais" mais je rappelle que la réalité dépasse toujours la fiction

3 commentaires:

  1. Vive l'égalité des sexes. Bel article. Bravo.

    Z.

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  2. Je ne me reconnais pas trop dans la catégorie du cinquantenaire.
    Bien, sinon...

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  3. Bonjour, Marie

    Je me suis délectée de votre blog, découvert par hasard. Belle écriture, sensuelle et "distingue ". Une régale et une aide appréciable pour moi dans ma quette de ma propre liberté de femme.
    Merci de partage votre expérience .
    Continue pour nous... pour vous...
    Cordialement

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