mardi 26 mars 2013

Rejoins moi là où tu sais, première partie

18:00
Je sors de mon rdv, je suis en route

18:05
ok je t'attends préviens moi quand tu arrives

J'arrive dans le hall, ils ont installé une hôtesse d'accueil
Elle a l'air ridiculement inutile au centre de son comptoir rond
mais son rôle a vraisemblablement été jugé utile au ministère...
Je traverse et m'avance vers notre spot
Merde, y'a du monde





18:23
Je suis sur place... il y a du monde ;-(

18:24
ok on attend

Je ressors, je vais traîner dans le kiosque à journaux
L'hôtesse me remarque

18:36
C'est bon, la voie est libre

18:37
j'arrive
18:37
Ah mince non y'a du monde

18:37
des gens viennent de rentrer

18:38
j'attends

18:45
c'est bon elles sortent

18:45
Ayé, elles sortent



Le silence à nouveau
Une minute passe, toujours la plus interminable
La porte s'ouvre, le coeur battant j'ouvre la mienne
Je dois avoir ce sourire idiot collé jusqu'aux oreilles
Je suis heureuse à cet instant précis
La fête peut commencer
On ne parle pas
On s'est presque dit de notre quotidien à midi

C'était curieux ce déjeuner d'ailleurs
Une première, les choses à l'envers
Un homme et une femme déjeunent
Toi en costume, moi exceptionnellement en tailleur
Raccord, transparents, comme des collègues
On parle de tout... et surtout du reste
Pourtant, je crève d'envie de me lâcher
De me lever par dessus la table et t'en rouler une sévère
Mais c'est tacite entre nous depuis le début
En public, impossible de laisser échapper le moindre signe d'intimité

A l'abri des regards enfin,
Soupe de langues
C'est bon putain que c'est bon
Tout l'aprem à attendre ce moment
J'aime nos retrouvailles

Je te laisse poser tes affaires dans un coin
"Non garde tes lunettes s'il-te-plaît"
Je veux que tu vois tout, que tu me vois bien,
Que tu me regardes te regarder dans ces miroirs
Tu acquiesces

"J'ai pas eu le temps de te le dire à midi
Mais tu sais que tu es très sexy en costume... aussi"
Je voudrais y voir de la gêne, un soupçon de trouble
Un sourire en coin se dessine, tu es habituée à mes taquineries
"Toi aussi aujourd'hui tu es très sexy
Hum ces talons...
C'était quoi cette réunion cet aprem? Y'avait des hommes?..."

La porte s'ouvre, elles sont plusieurs
On se fige, on sourit, on se regarde dans les yeux,
Voilà à quoi tient notre complicité
Dès le départ nous sommes voués à rester clandestins
Discrets, silencieux, invisibles, cachés

J'en profite pour balader mes mains sur ton torse
Tu réponds en attrapant mon cou
On colle nos bouches à nouveau
Au moins ça nous empêche de parler

On se sert plus fort l'un contre l'autre
On commence à se frotter
Je te sens là tout contre moi
C'est pour moi cette turgescence naissante
Je m'arque un peu plus, je soulève une jambe
Je veux déjà te sentir
Tu descends ta main très vite sur mes fesses
Tu retrouves ma peau, je retrouves tes caresses
Ces bas sous ma robe...
J'ai supporté l'air frais toute la journée
Juste pour ce moment où tu y aventurerai ta main

Je mouille déjà

On en a oublié les inopportunes  
L'eau coule, des bribes de conversation nous parviennent
La porte s'ouvre puis se referme : on se décolle

"C'est bon je crois" je murmure
Tu colles ton oreille à la porte
La situation prête à sourire
"La voie est libre"
Tu te mets face aux miroirs, tu commences à défaire ta cravate
Je me colle derrière toi, je dégage ta chemise
Je passe mes mains dessous
Tu portes un maillot : je ne te soupçonnais pas frileux.
Je te regarde défaire le noeud
Un homme qui fait sa cravate c'est sexy
Un homme qui la défait c'est encore plus excitant.

On se jette des regards à travers le miroir
J'aimerais savoir ce que tu penses en ce moment même
Je devine toute cette envie dans ton regard,
Je la sais, je la connais, j'y suis accroc,
Mais je voudrais que tu la verbalises
Je tais ma curiosité
Moi-même je n'exprime jamais ma faiblesse

Toujours face aux miroirs
Je t'aide à retirer ton maillot
Tu es torse nu à présent
Tu te retournes, on s'embrasse à nouveau
Tu me guides pour permuter nos places
Tandis que tu soulèves ma robe.

Je suis à présent contre le lavabo, dos aux miroirs
Je sais que tu peux voir mes fesses :
Elles te rendent dingue.
Cette certitude me fait perdre toute pudeur.

Tu les caresses, tu les presses,
Des deux mains tu t'en empares.
Je sens la chaleur au fond de mon ventre monter
Voilà pourquoi j'ai voulu que tu gardes tes lunettes...

Soutif, string, bas, escarpins
Presque nue
Tu as encore ton pantalon et tes chaussures
Si je continue à me frotter contre toi, je vais te tâcher
Ta femme risque de soupçonner quelque chose
Ce serait idiot

Tu me plaques contre le mur, fini le jeu de miroirs
J'aime çà pourtant.
Tu passes ta main dans mon string, devant
De l'autre main tu maintiens ma nuque
Sans pression mais fermement.

Tu m'avais surprise la première fois que tu m'avais tenu ainsi la tête
Quand tu m'embrasses tu me tiens le visage
C'est tendre, presque affectueux, c'est troublant
Il y en a des mains qui sont passées sur mon corps,
Mais là sur mon visage pendant qu'on s'embrasse
Je crois que je n'avais pas vu çà depuis... mon adolescence.
Mais toi et moi c'est aussi çà qu'on cherche ensemble,
Revivre ces sensations, revivre cette insouciance,
Ignorer tout le reste, être dans l'absolu de l'instant.

Tu explores, c'est lisse, ça glisse,  
On se regarde droit dans les yeux
Ce n'est ni sérieux, ni grave,
Pourtant on est concentrés,
C'est déjà intense, fort et beau.
Et très bon, putain que c'est bon.

Tu t'attardes avec ton index et ton majeur
Tu commences à imprimer une vibration
Là juste où il faut, sur mon interrupteur.
Je respire fort dans ton oreille,
je sens ton souffle dans mon cou.
Tu accélères, je commence à haleter
Je passe une main dans tes cheveux
A mon tour de m'accrocher.

Là sous tes doigts d'or, je lâche prise une première fois.

Tu me laisses à peine le temps de reprendre mes esprits,
tu me retournes, j'en profite pour retirer mon string.
Je me cambre et t'offre mes fesses, celles là même que tu aimes tant
Je hais cette lumière blanche, aucune ombre pour planquer mes défauts
40 ans à les assumer et à les dompter
Et là maintenant ici tout de suite je n'ai plus aucune gêne
 
Tu continues ton exploration
Une main farfouille par devant tandis que tu y fourres ton visage
Je te sens qui aspires, lèches, suces, mordilles, aspires à nouveau
Les mains à plat et la jour collée contre le mur,
Je me cambre de plus en plus
Je râle, j'ai le spasme latent sous ta langue
Je sens mes jambes qui tremblent déjà
Je maudis ces talons si peu stables.

Je te sens qui t'aventures là où tu aimes te perdre
Avec une main je t'aide : je te dégage le chemin.

(à suivre)


3 commentaires:

  1. Bonsoir,
    Désolé je n’ai pas trouvé meilleur emplacement pour faire ma demande … Je suis responsable du développement d’un magazine d’information sur la femme cougar : http://www.cougar-watch.com. J’ai un budget « achat de lien » et j’ai retenu entre autre ton blog. Je te propose un virement de 20€ par paypal ou virement bancaire pour ajouter simplement un lien vers Cougar-watch dans ton prochain article (tu reste maître du contenu et tu insère le lien comme tu le souhaite). Si cela t’intéresse fait moi signe.
    Bien à toi,
    Christine@cougar-watch.com

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  2. Très beau texte... Exquis même. Vivement la suite donc.
    Petit bémol, ce 1er commentaire qui fait redescendre le ou la lectrice sans palier de décompression, dans la réalité matérielle de notre société.

    Bonne continuation
    M.

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    1. Merci Anonyme, cette récréation interrompue n'arrête pas de me troubler moi aussi...
      Désolée pour le premier commentaire, la délicatesse n'est pas le fort de certaines ;-)

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